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Le futur de l’aéronautique en marche…et des Instants Gadzarts

Le futur de l’aéronautique en marche…et des Instants Gadzarts
La 55ᵉ édition du salon du Bourget à Paris a fermé ses portes après une semaine sous un soleil de plomb, qui a rassemblé tous les acteurs clés du secteur aéronautique et spatial autour d’une thématique incontournable : la transformation durable. Cette grand-messe a permis d’esquisser les grandes tendances technologiques, de dévoiler des innovations ambitieuses et d’annoncer de gigantesques contrats commerciaux… et de découvrir des bataillons de Gadzarts !
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Par Emmanuel Dunouvion (Cl.194), Zt GP01 Aéro et Espace de Toulouse (photo Eric Roubert)
Publié le 2025-06-24
 
L’innovation technologique au cœur des débats
L’un des grands fils rouges du salon a été l’essor des carburants d’aviation durables (SAF) et la montée en puissance des propulsions hybrides et électriques. Les visiteurs ont ainsi pu découvrir le démonstrateur EcoPulse, un projet porté par Airbus, Daher et Safran, ainsi que de multiples prototypes d’aéronefs électriques régionaux et de eVTOL urbains. Guillaume Faury, Président Exécutif d’Airbus, a confirmé sa feuille de route vers un avion commercial zéro-émission d’ici 2050, avec un plan crédible sur l’aspect technologique, mais évoque un gros travail à faire sur le trafic aérien lié à sa gestion avec de vieux outils et avoir un « ciel numérique » plus efficace. Parallèlement, la digitalisation a continué de s’imposer : intelligence artificielle dans la maintenance prédictive, cybersécurité dans les supply chains, simulation immersive…
 
Des innovations concrètes mises à l’honneur
Plusieurs projets phares ont marqué les esprits, tels que le Blue Spirit Dragonfly – un avion à quatre places propulsé à l’hydrogène et à l’électricité – et le SCAF, le Système de combat aérien du futur franco-européen, qui a gagné en visibilité grâce aux nouveaux engagements entre partenaires. À l’horizon des gros porteurs, le concept d’aile volante “blended wing body” semble toujours être à l’étude. La filière spatiale a aussi brillé avec des annonces sur le calendrier d’Ariane 6 et une nouvelle dynamique autour des programmes satellitaires collaboratifs.
 
Une supply chain sous tension
Avec quelques 1 264 avions commandés (selon les chiffres de FlightGlobal) pour une valeur totale de 150 milliards de dollars (dont 250 pour Airbus avec 148 fermes), le salon a été le théâtre d’un « super-cycle » de commandes sans précédent. Airbus a à ce jour plus de 8700 commandes d’avion, soit environ 11 années de production à raison d’environ 800 avions par an. Mais derrière ces chiffres impressionnants se cache une réalité plus complexe : pénurie de main-d’œuvre qualifiée, hausse des coûts (+4 % en moyenne), tensions sur les composants stratégiques et incertitudes tarifaires dans un contexte géopolitique tendu. Pour y faire face, les grands acteurs accélèrent la digitalisation des processus grâce aux plateformes collaboratives et investissent massivement dans la modernisation industrielle.
 
Une décennie sous le signe de la transformation
Ces annonces laissent entrevoir une décennie charnière : d’ici cinq à dix ans, l’aéronautique pourrait être profondément redessinée par l’introduction d’avions à hydrogène, par la généralisation des SAF sur les long-courriers, par le renforcement du spatial européen et par l’émergence d’une mobilité aérienne urbaine électrique. À moyen terme, la montée en cadence des productions d’Airbus, le rattrapage de Boeing et le lancement de nouveaux appareils mono-couloirs seront au cœur des enjeux.
Chez Airbus, le bestseller c’est l’A320 : c’est 75% des avions livrés, mais pour arriver à la neutralité carbone, il y a deux axes : l’avion et le carburant. La technologie des avions actuel ne permettra pas cette neutralité, donc il est prévu un nouveau programme d’ici la fin de cette décennie (avant fin 2030) avec une mise en service dans la prochaine partie de la deuxième décennie.

La transition écologique en filigrane
Enfin, la réduction de l’empreinte carbone a été omniprésente dans tous les halls : le secteur vise une baisse de 55 % des émissions d’ici 2030 pour atteindre la neutralité d’ici 2050. Hydrogène, SAF, matériaux composites allégés, moteur à régulation numérique et programmes collaboratifs comme Clean Aviation traduisent une volonté d’accélérer sur ce sujet. La transition est en marche, portée par une nouvelle génération d’entrepreneurs et d’ingénieurs, bien décidée à concilier performance, sécurité et respect de l’environnement. En conclusion, ce salon du Bourget 2025 aura marqué une nouvelle étape dans l’histoire de l’aéronautique. Dynamisé par l’innovation et l’ambition collective, le secteur se prépare à relever le double défi d’un marché en plein essor et d’un impératif écologique désormais incontournable. Un moment charnière à suivre de près dans les années à venir ! La chaîne d’approvisionnement devra être résiliente et transformationnelle pour répondre à ces futures exigences de la demande d’avions.

Mais cette édition du salon du Bourget aura aussi été marquée par une nouvelle formule de rencontre auprès de notre communauté : les « Instants Gadzarts », imaginé par Benoit Gantier-Lapios (Bo.200) et Emmanuel Dunouvion (Cl.194).
Quezako ? Tout simplement être reçu sur le stand d’une entreprise dont le patron, directeur d’une BU ou d’un département est gadzarts, présenter les produits et activités de la société et réseauter entre nous. Et des Gadz sur le salon, il y en avait !!!
C’est ainsi que sur les 4 premières journées dédiées aux professionnels, des Instants Gadz’Arts ont été organisés chez :
  • Lundi : Ariane Group avec Arnaud Demay (Cl.209)
  • Mardi : Segula Technologie avec Arnaud Longuefosse (Bo.194)
  • Mercredi : SMOC Industries avec Emmanuel Saint-Supery (Bo.185)
  • Jeudi : Mecachrome avec Christian Cornille (Ai.183) et Pascal Farella (An.201)
L’initiative de ces instants a été très appréciée, faire de nouvelles connaissances, pour certains décrocher des rendez-vous, pour d’autres juste élargir son réseau et échanger…
Et tout le monde s’est donné rendez-vous en 2027 !